le Tony Blair portugais (via): L a scène se passe à Lisbonne début mars 2006. Le Premier ministre du Portugal, José Socrates, 49 ans, reçoit Nicolas Sarkozy, en visite dans la péninsule ibérique. Devant le ministre-candidat, Socrates expose les réformes drastiques entreprises depuis son arrivée au pouvoir en mars 2005. Sarkozy n’en croit pas ses oreilles, surtout lorsque Socrates détaille le passage à la moulinette de la plupart des avantages acquis de la fonction publique, encore plus considérables au Portugal qu’en France. Sarkozy confiera à la sortie : « Heureusement que les socialistes français ne sont pas comme lui, sinon j’aurais du mal à me positionner ! » [...]
Quel genre de socialiste êtes-vous et quelle est votre ambition ?
Nous voulons installer une gauche moderne au Portugal. Dans mon esprit, cela signifie deux choses : d'abord une gauche qui reste fidèle à ses valeurs, mais aussi une gauche tournée vers l'avenir, qui gouverne pour la modernisation du Portugal. Cela implique que cette gauche soit libérée des vieux dogmes et qu'elle gouverne avec un programme clair.
Quel est le vôtre ?
C'est de faire du Portugal un pays compétitif et bien intégré dans l'économie globalisée, mais avec un niveau élevé de protection sociale. S'il faut absolument se référer à un modèle, plutôt que le blairisme, ce serait celui d'un pays nordique comme la Suède, qui a bien réussi cette synthèse.